• Section Pouchkine : Lectures

    Dernière action de la semaine Pouchkine : les lectures "hors les murs".

    Dernière activité prévue, la lecture de poèmes fut aussi la plus compliquée à organiser. Obligés d'annuler la sortie dans le parc Pouchkine, nous avons dû nous contenter d'un comité restreint dans le parc de l'école... mais finalement, n'était-il pas devenu le "Parc de la Section Pouchkine" ? Notre plus grand regret est tout de même le rendez-vous raté avec les élèves de l'Ecole 17. Nous espérons que ce n'est que partie remise.

    En attendant, voici les photos et les poèmes écrits, il faut le souligner, en français par Pouchkine adolescent :

     

    Mon Portrait (au baron P. F. Grevenice)

    Section Pouchkine: LecturesVous me demandez mon portrait,
    Mais peint d’après nature:
    Mon cher, il sera bientôt fait,
    Quoique en miniature.

    Je suis un jeune polisson
    Encore dans les classes;
    Point sot, je le dis sans façon
    Et sans fades grimaces.

    Oui! Il ne fut de babillard,
    Ni docteur de Sorbonne
    Plus ennuyeux et plus braillard
    Que moi-même en personne.

    Ma taille, à celle des plus longues,
    Las n’est point égalée;
    J’ai le teint frais, les cheveux blonds
    Et la tête bouclée.

    J’aime et le monde, et son fracas,
    Je haïs la solitude;
    J’abhorre et noises, et débats,
    Et tant soit peu l’étude,

    Spectacles, bals me plaisent fort,
    Et d’après ma pensée,
    Je dirais ce que j’aime encore,
    Si je n’étais au Lycée.

    Après cela, mon cher ami,
    L’on peut me reconnaître:
    Oui! Tel que le bon Dieu me fit,
    Je veux toujours paraître.

    Vrai démon pour l’espièglerie,
    Vrai singe par sa mine,
    Beaucoup et trop d’étourderie,
    Ma foi, voilà Pouchkine.

     

     

     

    Section Pouchkine: LecturesCouplets            

                  

    Quand un poète en son extase
    Vous lit son ode ou son bouquet,
    Quand un conteur traîne sa phrase,
    Quand on écoute un perroquet,
    Ne trouvant pas le mot pour rire,
    On dort, on baille en son mouchoir,
    On attend le moment de dire:
    Jusqu'au plaisir de nous revoir.
    Mais tête-à-tête avec sa belle,
    Ou bien avec des gens d'esprit,
    Le vrai bonheur se renouvelle,
    On est content, l'on chante, on rit.
    Prolongez vos paisibles veilles,
    Et chantez vers la fin du soir
    A vos amis, à vos bouteilles:
    Jusqu'au plaisir de nous revoir.

    Amis, la vie est un passage
    Et tout s'écoule avec le temps,
    L'amour aussi n'est qu'un volage,
    Un oiseau de notre printemps;
    Trop tôt il fuit, riant sous cape -
    C'est pour toujours, adieu l'Espoir!
    On ne dit pas dès qu'il s'échappe:
    Jusqu'au plaisir de nous revoir.

    Le temps s'enfuit triste et barbare
    Et tôt ou tard on va là-haut.
    Souvent - le cas n'est pas si rare -
    Hasard nous sauve du tombeau.
    Des maux s'éloignent les cohortes
    Et le squelette horrible et noir
    S'en va frappant à d'autres portes:
    Jusqu'au plaisir de nous revoir. [...]

     

     

     

     

     

    Stances (à Eudoxie)

     

    Section Pouchkine: Lectures

    Avez-vous vu la tendre rose,
    L’aimable fille d’un beau jour,
    Quand au printemps à peine éclose,
    Elle est l’image de l’amour?

    Telle à nos yeux, plus belle encore,
    Parut Eudoxie aujourd’hui:
    Plus d’un printemps la vit éclore,
    Charmante et jeune comme lui.

    Mais, hélas! Les vents, les tempêtes,
    Ces fougueux enfants de l’hiver,
    Bientôt vont gronder sur nos têtes,
    Enchaîner l’eau, la terre et l’air.

    Et plus de fleurs, et plus de rose,
    L’aimable fille des amours
    Tombe fanée à peine éclose:
    Il a fui, le temps des beaux jours!

    Eudoxie, aimez! Le temps presse;
    Profitez de vos jours heureux!
    Est-ce dans la froide vieillesse
    Que de l’amour on sent les feux?